1. |
Premières lunettes
02:14
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PREMIÈRES LUNETTES
Je me rappelle j'étais enfant
La fenêtre était trop loin
Le sol était trop dur
Dans l'eau je ne respire pas
Les fourmis mangent la viande
La viande morte de la limace vivante
La viande vivante de la limace morte
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2. |
Le lit de la nuit
02:36
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LE LIT DE LA NUIT
Il faut que tu fasses des cauchemars
Tu as intérêt à faire des cauchemars
À confondre au cœur de la Nuit
Le Grand Lit
De bois
Avec une tombe
Pris dans ses draps // ses bras //
= Pris dans un tombeau
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3. |
Meurtrier de moi
02:05
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MEURTRIER DE MOI
Pauvre bipède
Pauvre ventre
Pauvre poitrine
En reflet
Vous n'y pouvez rien
Un jour je le ferai
Pas assassin
Mais meurtrier
De moi-même
Ne me demandez pas comment
Un jour intense
Résolu
Et je n'y croirai pas
Et vous n'y croirez pas
Mais je le ferai
Pas assassin
Mais meurtrier
De moi-même
Mon pauvre ventre
Pauvre poitrine
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4. |
Aile
02:17
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AILE
Amplement le vent ouvre son aile sombre, creuse son aile d’oiseau en cendre et crée une meute de cris.
Je suis un village la nuit.
Je sens la peau du loup, et un vent qui se faufile partout, la mort entre et j'ai de nouveaux doigts qui poussent, les côtes qui se démultiplient.
Je suis un ossuaire.
Je suis envahi par tous les arbres, je suis le vent devenant les branches qu’il agite, terrorisé par la danse, je suis du sable pourri, j’assiste à ce coup d’État d’une partie de ma propre carnation contre moi, trop près pour bien voir, reculant mon crâne comme devant une fraise en dentelle du XVIe siècle autour de mon propre cou.
Je trépane mon crâne pour en discerner les détails. Moi-même m’envahissant, devenant tous les arbres, ils poussent à l’intérieur de moi, déformant ma peau, des ailes s’ouvrent à partir des côtes, repoussant ma peau. Pris de panique.
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5. |
Immeuble mou
02:42
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À propos de l'effondrement du Rana Plaza. Le capitalisme, de marché ou d'État, ne crée que des industries toxiques et meurtières.
https://histoireetsociete.wordpress.com/2014/04/25/la-machine-a-coudre-du-monde-au-bangladesh-les-meurtriers-du-pret-a-porter/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effondrement_du_Rana_Plaza
IMMEUBLE MOU
Tuerie de classe dans un immeuble
Mort·es deux fois au travail
Empêché·es de vivre et tué·es par les murs, les plafonds
Écrasé·es dans l’immeuble dur
L’immeuble mou prêt à porter
– Comment tu le sens ?
Il te colle à la peau
Il t’écrase
Huit étages
Ils t’écrasent
Rana Plaza près de Dacca
Ecoulé sur les ouvriers
Surtout ouvrières
Jeunes et vieilles bangladaises
1139 mortes / morts
2440 retiré·es vivants
1000 blessé·es graves
Huit étages et un rez-de-chaussée :
Les quatre étages supérieurs
Ont été bâtis sans permis
La veille on remarque les fissures
Banques et commerces au rez-de-chaussée
N’ouvrent pas le lendemain
La veille le propriétaire de l’immeuble
Les quatre propriétaires d’atelier
Ont forcé les ouvrières et ouvriers à revenir au travail malgré les fissures
Dans les murs
Les familles attendent autour de la ruine effondrée en brandissant des photos de leur parents engloutis
Amputation des membres pour libérer celles et ceux que l’on perçoit dans les plaques en béton
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6. |
On va te tuer
01:30
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À Troy Davis.
https://www.amnesty.org/download/Documents/52000/amr510992008fra.pdf
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_Troy_Davis
ON VA TE TUER
« Installez-vous »
On te dit « Oui »
On te dit « Non »
« Tendez le bras
Là, bien, comme ça. »
On serre les lanières
On te dit « Oui »
On te dit « Non »
Attendre encore
Sur la civière
Dehors les cris
Qui disent « Non »
Qui disent « Non »
Attendre encore
Sur la civière
Un coup de fil
Ils disent « Oui »
Ils disent « Oui »
« Détendez-vous
Là, bien, comme ça. »
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7. |
Présent
03:39
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PRÉSENT
Présent au son des couteaux
Des cloches et de la foudre
Au cœur des forêts tissées
Présent à ce qui brille :
Des gouttes agrippées
Dans une toile d'araignée
À leur bruit
Présent aux ventres
Qui ont peur
À toutes ces usines en colère
À la roue du soleil
Supplice et lumière
Nouveau jour
Et le bruit
Présent aux fantômes
Aux espaces qui se touchent
Et jamais / toujours / se croisent
Présent aux feuillages rouges
Présent à ceux qui meurent
Aujourd'hui
À leur bruit
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8. |
L'oiseau
02:23
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L'OISEAU
Et puis soudain
Blotti dans le bonnet
L'oiseau blessé
A voulu s'échapper
J'ai cru
Qu'il voulait s'envoler
Qu'il était guéri
Qu'il allait s'envoler
Mais en fait ce n'était pas un effort
C'était une crispation
En fait l'oiseau est mort
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9. |
Je suis lucide
04:02
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JE SUIS LUCIDE
Bruits de bottes
Marteau-piqueur dans la rue
Cui-cui-cui
Dictionnaire
Calme-toi
Coup de poing
Coup de boule
Coup de tatane dans la cheutron
Poésie
Tasse de thé
Étranglement
Poésie-calculette
J'ai un chimpanzé dans la tête
Alexandrin, alexandrin
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11
Doooouze
Doooouze…
Puzzle de tête
N'importe quoi
Incohérence
Self-défense
Vive la France !
Mort aux fafs !
Mort aux rats !
Mort aux porcs !
Tuez-les
Caressez-les
Y a quoi ce soir à la télé ?
Croyez pas que je suis fou
Cette chanson est très bien écrite
Je suis lucide
Psychanalyse-lave-vaisselle
J'ai un chimpanzé dans les ailes
Une chimpanzé, un cascadeur
Quand j'étais petit…
Quand j'étais petit…
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11
Doooouze…
Psychanalyse de calculette
J'ai un chimpanzé dans la tête
Alexandrin, Alexandrie, Alexandra
Psychanalyse-lave-vaisselle
J'ai un chimpanzé dans les ailes
Une chimpanzé, un cascadeur
Quand j'étais petit…
Quand j'étais petit…
1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11
Doooouze !
Doooouze !
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10. |
Non loin d'ici
01:08
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NON LOIN D'ICI
Qu'est-ce qu'il se passe ?… Que se passe-t-il ?… qu'est-ç'qui s'passe ?…
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11. |
C'est nous
02:31
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C'EST NOUS
Je
tons un regard
graphique
sur les animaux morts
sur la route
Nous les aplatissons
(hétérogènes) (homogènes)
Jetons un regard
porno
sur les animaux morts
sur la route
Nous les roulons
collés
Que je jette un regard
pornographique
sur les animaux morts
sur la route
écrasés
par les grandes bêtes en fer
En fer
nous
roulant
—
les animaux
—
toute la nature
Nous
pris en étau
entre le bitume et les roues
C'est nous.
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12. |
Vers l'étrange
05:00
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VERS L’ÉTRANGE
L’enfant meurt ainsi :
Les végétaux deviennent trop étranges. Les objets inertes me regardent fixement. Il n’y a plus d’armoire-monde, de lit-monde, de voiture-monde ; mais des lavabos morts, des étagères mortes, des fours morts. Morts mais sévères.
Le canapé est mort. Tiède est son cuir, étrange, moite, les couilles qui le touchent ne sont plus fraîches.
Après le printemps : l’été, l’automne, l’hiver. Une même saison lourde et brutale.
C’est une traversée. J’embarque emporté par le fleuve avec la stupéfaction, l’abnégation d’un chien dans une caisse à savon, qui au bout de son museau osseux et confit voit le torrent s’approcher.
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13. |
Alain
01:22
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ALAIN
Manu, roi du yaourt.
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14. |
Nous les chiens
01:56
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NOUS LES CHIENS
Qu’on contrôle les papiers des Chiens
Qu’on fasse travailler tous les Chiens
Qu’on remplisse les prisons de Chiens
Qu’on bombarde les maisons des Chiens
L’État te chasse mais il n’est rien
Les flics te chassent mais ne sont rien
Les banques te chassent mais ne sont rien
L’armée te chasse mais elle n’est rien
Une émeute avance comme un Chien
Au pas de charge l’haleine d’un Chien
L’espoir là, l’énergie du Chien
On sait pas, on est comme un Chien
L’État nous chasse mais il n’est rien
Les flics nous chassent mais ne sont rien
Les banques nous chassent mais ne sont rien
L’armée nous chasse mais elle n’est rien
RIEN ! RIEN ! RIEN !
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Enfance Sauvage France
Ça commence début 2011, à cause de Manu. D’un côté Tof, Geo-Djo et Vinç’, de l’autre, Marianka et Simon. Le nom… la
sauvagerie, l'appel de l’extérieur. L’air libre.
Un peu après la sortie du premier disque, Tof décide d’arrêter le groupe. Nous rencontrons Lulu, et c’est reparti. À la fin, c'est Perruche à la gratte !
Et maintenant on est mort. À plus tard, autrement. Vive l'anarchie.
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